La reproduction du hérisson

Vous êtes sous le charme de votre petit hérisson et vous pensez vous lancer dans l’élevage? Sachez que c’est une grande décision que vous devez prendre ici… et vous devez être au courant des risques reliés au début de cette grande aventure. Devenir éleveur, c’est un travail à temps plein, c’est beaucoup de temps à mettre sur vos futurs bébés et reproducteurs, c’est beaucoup d’émotions positives et négatives qui vous attends, c’est beaucoup de sous à dépenser pour bien prendre soin de vos animaux et leur offrir ce qu’il y a de meilleur. Vous pensez que l’élevage est aussi simple que d’avoir un mâle et une femelle et de les placer ensemble et les regarder élever leurs beaux bébés de loin et tirer profit de leur descendance? Si c’est votre méthode de penser, vous êtes VRAIMENT loin du compte! Être éleveur, c’est penser au bien-être de ses animaux avant son propre bien-être la plupart du temps. C’est s’assurer d’avoir des reproducteurs en santé et pour cela, c’est des sous à investir pour obtenir les meilleures lignées possibles. L’importation coûte cher… il n’est pas rare de dépenser entre 800 et 1000$ pour un seul reproducteur… mais le prix vous importe peu car c’est dans le contrat d’un éleveur. Il veut le meilleur pour ses animaux donc il va dépenser le prix fort pour avoir la meilleure génétique possible. Bien que certains seront étonnés de l’entendre, avoir le pedigree connu sur au moins 10 générations est un prérequis pour la reproduction. Et un pedigree n’est pas simplement avoir des noms sur un bout de papier… c’est aussi avoir la certitude d’avoir une lignée en santé exempte de maladies génétiques et de consanguinité. Donc pour savoir cela, il faut s’assurer de prendre nos reproducteurs chez de bons éleveurs réputés qui connaissent leurs lignées. La consanguinité est à éviter le plus possible chez un hérisson. L’idéal ne devrait jamais dépasser 3%, mais à notre élevage nous visons la perfection et nous visons en bas de 1% le plus possible.

Peu payant

Être éleveur, c’est dépenser sans compter. Si vous voulez des reproducteurs en santé, ils doivent être nourrit avec la meilleure nourriture possible. La nourriture haut de gamme n’est pas donné, mais elle est nécessaire si vous désirez des animaux en santé. Chaque hérisson à son élevage doit être logé dans un environnement convenable pour son espèce. Il doit aussi pouvoir avoir accès à une roue d’exercice. Je vois plusieurs éleveurs négligés de donner une roue à leurs hérissons car ça leur fait trop de travail de les laver et c’est très dispendieux de procurer une roue à tous ses hérissons. Ce n’est vraiment pas une bonne mentalité… chaque hérisson a besoin d’une roue, qu’il soit chez un éleveur ou un particulier. Oui c’est beaucoup de travail et c’est dispendieux, mais c’est nécessaire si vous désirez être un bon éleveur et avoir des animaux en santé physiquement et mentalement. Tous nos hérissons ont leur roue d’exercice à notre élevage. Un bon éleveur n’hésitera jamais à aller consulter un vétérinaire avec un de ses reproducteurs si celui-ci a besoin de soins. Et ce n’est pas un secret pour personne, les soins vétérinaires, c’est dispendieux! Un bon éleveur aura toujours un fond d’urgence pour ses reproducteurs ainsi que pour ses bébés en cas de besoin. Une césarienne en urgence peut facilement monter à 1000$ pour un seul hérisson… c’est un pensez y bien! Et si vous avez la mentalité de laisser mourir votre animal dans d’atroces souffrances si jamais il y a des problèmes… et bien l’élevage, ce n’est pas pour vous! Vous avez VOLONTAIREMENT désiré que votre femelle aille une portée, alors vous DEVEZ assumez TOUTES les conséquences.

Consciencieux des risques

Être éleveur, c’est avoir le cœur solide. Les hérissons sont loin d’être des animaux maternels. Il est fréquent qu’une maman abandonne ses bébés, ou les mange tous vivants juste pour ne pas s’en occuper. Serez-vous prêts à retrouver des cadavres de bébés décapités dans le fond de son bac? Il m’est arrivé de trouver des bébés encore vivants et à moitié mangés… aurez-vous le cœur assez solide pour le supporter? Je vous épargne de photos… et si jamais vous avez une maman qui abandonne ses bébés, serez-vous prêts à nourrir les bébés à la main aux 2h pour leur donner une chance de survie? Tous les accouchements ne se passent pas toujours bien… aurez-vous la force de possiblement perdre votre femelle et ses bébés lors d’un accouchement qui ne se passe pas comme prévu? Les complications graves (comme la mort de la maman) sont peu fréquentes mais ça arrive à l’occasion…

Devenir un mentor

Être éleveur, c’est devenir une source de référence pour nos futurs adoptants. Vous trouverez plusieurs informations intéressantes sur ce site, mais serez-vous prêts à guider un nouvel adoptant avec son hérisson et toutes ses questions qui en suivront? En temps qu’éleveur, VOUS serez SA source de référence. Aurez-vous acquis les connaissances nécessaires pour devenir professeur et partager votre savoir avec vos adoptants? Laissez vous du temps… personnellement j’ai pris 2 années complètes avec mon premier hérisson pour apprendre à bien connaître l’espèce avant de me lancer dans l’élevage. Rien de presse… ne sautez pas des étapes… prenez le temps de bien vous renseigner! Des vies seront entre vos mains, ne le prenez pas à la légère svp! Vos futurs bébés n’auront pas demandé à naître et vous en serez responsable. Il vous faudra aussi trouver une bonne famille à tous vos bébés… aurez-vous l’espace pour garder vos bébés si jamais ils ne trouvent pas de famille? Pensez-y bien svp.

Avoir la passion

En gros être éleveur, au bout du compte, si on compte toutes nos dépenses, on ne fait pas un gros salaire… surtout si on compte le temps passé à répondre à toutes les questions de nos clients et du service après-vente. Donc être éleveur, c’est une passion infinie pour une espèce animale. C’est de l’amour à l’état pur! J’espère avoir pu bien vous expliquer le travail incroyable qu’un éleveur fait dans le simple but d’améliorer la santé génétique d’une espèce!

Le cycle reproducteur du hérisson

Chez le hérisson, la femelle n’a pas de période de chaleur. Elle a ce qu’on appelle des « ovulations spontanées ». Ce qui veut dire qu’elle ovulera quand elle sera en présence d’un mâle. De là l’importance de ne JAMAIS laissé un mâle avec une femelle SOUS AUCUNE CONDITION. L’accouplement peut se faire rapidement et vous vous retrouverez avec des bébés 5 semaines plus tard… Une femelle atteint sa maturité sexuelle entre 6 et 10 mois mais elle est fertile dès l’âge de 2 mois. Même chose pour le mâle. Les frères et sœurs devraient donc être séparés avant l’âge de 8 semaines pour éviter de mauvaises surprises! Les bébés sont sevrés de leur mère à 5 semaines mais les bons éleveurs laisseront partir leurs bébés seulement vers 6 ou 7 semaines de vie pour s’assurer que les bébés soient 100% sevrés, avec un bon poids et réellement prêts à quitter. Une femelle ne devrait jamais être reproduit avant l’âge de 6 mois et si vous désirez en faire une reproductrice, elle doit avoir été accouplée avant de fêter son 1er anniversaire pour une 1ere portée. Si vous attendez trop tard, les os de son bassin pourraient s’être soudés, ce qui rendrait l’accouchement naturel impossible, entraînant donc la mort de la maman et de ses futurs bébés. Une femelle en bonne santé et aillant des accouchements normaux avec des bébés sevrés dans un temps adéquat ne devrait pas avoir plus de 2 portées par année, espacées d’au moins 6 mois chacune. Une femelle sera retraitée à 3 ans ou après un MAXIMUM de 5 portées dans une vie, incluant les fausses couches, les bébés mort-nés ou les portées mangées par la mère. Le mâle, quant à lui, peut reproduire sans problème dès l’âge de 5 mois et pourra reproduire toute sa vie. Mais plus il devient vieux, moins les chances de succès en reproduction sont élevées. Idéalement on placera à la retraite les mâles dès l’âge de 4 ans, mais il n’est pas dangereux pour sa santé de continuer à reproduire au-delà de cet âge. Le temps de gestation d’une femelle varie entre 35 et 45 jours, c’est très rapide!